Traversée Horta- Bretagne

La Ultima n’a pas été la Bellissima …. mais la muy Rapida !!

Pour cette dernière grande traversée, nous sommes partis d’Horta sous une brise légère et parfaite visibilité le mardi 24 Juillet à 14h00, sous les adieux de nos amis de Bellorch et Zanzibar. L’équipage est composé des 5 petites pattes et de Véro (soeur de Grégoire) et Fred son mari, qui nous ont rejoint le 9 Juillet aux Açores. Vent tout doux au départ, on laisse les iles de Sao Jorge puis la Graciosa à quelques encablures sur tribord.

Auparavant, Grégoire avait eu le temps de prendre livraison à midi chez le shipchandler MAYS (Marco, excellent technicien pour l’électronique !) d’un connecteur neuf pour le réseau de la centrale de navigation et du pilote, l’ancien faisant des défauts par intermittence. Le temps de remonter la pièce neuve et d’un rapide déjeuner, nous étions prêts à 14h00 pour le départ !

Le capitaine veut profiter de cette fenêtre météo qui doit nous emmener avec des vents portants jusqu’en Bretagne. En effet l’été, anti-cyclone oblige, les vents dominants entre les Açores et la Bretagne sont orientés venant du Nord Est et soufflant vers le Sud Ouest, générant des vents contraires sur le trajet. Et si l’hiver a été pourri en métropole, l’été est beau et anticyclonique. Donc depuis 3 semaines, les marins qui veulent remonter des Açores  vers la Bretagne doivent le faire avec du vent dans le nez. Mais cela fait 10 jours que Grégoire scrute cette fenêtre à partir du mardi 24 juillet, où l’anticyclone faiblit temporairement pour laisser passer quelques petits fronts dépressionnaires synonymes de vent d’Ouest !!

Mais on ne peut pas tout avoir : fronts dépressionnaires veut dire temps couvert et pluie. Ce sera donc du vent portant, mais dans la grisaille.

La première après midi lumineuse passée, le vent monte et on retrouve une succession de trois fronts qui s’enchainent, dans la lignée de la traversée New York / les Açores. Petit jeu des empannages selon les oscillations du vent, pour se placer au mieux pour négocier le dernier front qui sera le plus fort avec 30 noeuds de vent, rafales à 35 noeuds.  On gère tout cela à bonne vitesse sans trop de souci. BAGATELLE va bon train à une très bonne moyenne.  Au bout de 72 heures, juste avant le dernier front, on croise à 100 mètres  les amis de Totoro, un Sun Kiss 47, partis 30 heures avant nous, mais sans pilote automatique, ce qui les contraint à de longues et astreignantes heures de barre. Conversation sympa à la VHF, sur les coups de 04h du matin. Tout va bien à bord pour eux. On espère se retrouver aux Glénans.

Le système météo était clair, et même si les prévisions Grib sont toujours en dessous de la réalité, pas de surprise de ce côté là. On alterne portant et travers, normalement des allures plus confortable que le près, mais la mer, sans être forte, est très désordonnée et pas agréable du tout. Les 5 premiers jours ne sont pas les meilleurs : Ambiance nauséeuse que le ciel gris et le froid n’aident pas à alléger : les repas et les quarts ne passent pas toujours bien.

Le matin du 5ième jour, Fred se brule méchamment le pied avec la bouilloire dont le manche était cassé. La cloque est belle mais la brulure reste propre. C’est quand même l’occasion de tester le téléphone satellite Iridium et d’appeler le Centre de Consultation Médicale Maritime de Purpan pour avoir un avis médical. Service impeccable : 3 minutes après avoir numéroté et donné les premiers signalements à l’urgentiste en service, nous avons un médecin en ligne qui nous conseille. Au delà du conseil qui en lui même ne révolutionne pas ce que nous envisagions de faire, c’est très rassurant de pouvoir confronter ce que l’on vit de manière directe avec un médecin. Belle organisation du service de médecine publique !!

Les enfants, toujours en forme, jouent et Fred est très sollicité pour de multiples parties de jeu en tout genre !  Les liseuses sont de sortie également, y compris pendant les quarts de veille, le pilote automatique assurant toujours aussi bien la conduite du bateau !

La ligne de traine est de sortie et un petit thon a le bon goût de gouter le leurre. Il finira en carpaccio au citron vert et en médaillons poelés !

 

Le 6ième jour,  le soleil crève enfin le couvercle de nuage, la houle se discipline et se calme, on peut enfin se lancer dans la partie de Scrabble réclamée par Emile depuis plusieurs jours….

Le 7ième jour, on aperçoit sur tribord un souffle de baleine, puis 2, puis  un dos majestueux d’une sacrée belle bête d’une vingtaine de mètres. Puis des souffles également sur babord. On en dénombre 7 ou 8 dans un périmètre de 500 mètres. Toujours magnifique et impressionnant même si aucune ne plonge vraiment, ce qui ne nous permet pas de voir une queue de détacher clairement !

On profite du beau temps pour envoyer une bouteille à la mer (en verre !), avec message en 3 langues, pour voir quel chemin elle empruntera dans les mois qui viennent !

On arrive à la latitude de Ouessant, à 250 milles dans l’Ouest de la pointe de Bretagne. Le vent tourne au Nord comme prévu et on mets le cap sur la Chaussée de Sein et la pointe de Penmarch, qu’on devrait atteindre sur un bord dans un vent mollissant. C’est la canicule sur la France : pour nous l’air se réchauffe petit à petit mais tout doucement….

Arrivée aux Glénans, le 2 Août dans la matinée, en 8 jours et 20h, pour 1210 milles en ligne directe et 1310 milles effectivement parcourus. Ciel bleu limpide, l’archipel est toujours aussi incroyable. Beaucoup de monde, on est au mois d’Aout, mais finalement pas beaucoup plus qu’aux Antilles… Eau turquoise également, mais pourquoi donc être partis à l’autre bout  de l’océan !! (Ah si, quand on met le pied dans l’eau, on s’en souvient: ici l’eau est à 15° C….)

On va rester là 2 jours, pour se reposer et profiter des 1ères retrouvailles… Caroline et Jean Paul, qui ont loué un bateau à Loctudy arrivent avec Gaspard et 2 homards de 2 kg chacun ! Puis Robinson, Pauline, Flo et le filleul d’Adrien, Titouan qui a 8 mois nous rejoignent également: on se retrouve tous pour un pique-nique de fruit de mer sur la plage du Loch.

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