Véronique : Des Acores, je ne connaissais que l’anticyclone et une vague position au milieu de l’Atlantique … Quand Greg ma dit de prendre un billet pour Horta, je ne savais pas si c’était une île, une ville ?
J’ai quand même regarde une carte , pris le billet le 5 janvier et…. on est arrivé le 9 Juillet dans ce port extraordinaire !
Situé sur la petite île de Faial au milieu de l’Archipel, face au Pico qui est le sommet le plus haut du Portugal à 2300m d’altitude, le port est au carrefour des routes atlantiques de voiliers de toutes les tailles, tous les styles et toutes les nationalités. En l’occurrence, en cette saison à la mi juillet, il y a surtout des navires qui terminent leur tour de l’Atlantique comme Bagatelle, les uns se dirigeant ensuite soit vers la Méditerranée, soit vers la Bretagne en passant selon la météo et les routages par l’Irlande, les Scilly ou la Galice, avant de pousser plus loin pour certains, comme les anglo-saxons qui remonteront vers Grande-Bretagne, Allemagne, Hollande ou Scandinavie ! Mais on y croise aussi tel ou tel bateau, qui revient, comme si de rien n’était, de Patagonie, d’un tour de l’Amérique du Sud, d’un tour du Pacifique ou d’un tour du Monde….
Chaque bateau ramène son lot d’histoires, d’aventures ou de mésaventures, de souvenirs … chaque bateau donne son nom à son équipage. .. les Zanzibar, les Callinago , les Belorc’h, nos fameux Bagatelle ! … ils se sont souvent rencontrés là-bas de l’autre côte de l’Atlantique, parfois déjà aux Canaries puis se sont retrouvé a Cuba. Quelquefois ils se sont loupés de peu mais se connaissent quand même par histoires et rencontres interposées ! les familles avec des jeunes enfants côtoient de vieux couples bourlingueurs qui sont partis 2 ans …mais entament leur 7ième année de navigation !!!!
Les bateaux rivalisent de trucs et astuces à échanger et de talents à partager : menuiserie, soudure, électronique, météorologie, bonnes adresses … le bato a film, Tortuga nous a bien impressionnés (Cliquez ici) skippé par Géraldine, Frakass dessiné et construit entièrement par Francis après avoir fait sa « fortune » avec les moules frites, et Bernard parti en solitaire de La Rochelle, pour un tour Pacifique de deux ans sur Kanaouenn.
Les apéros font partie de la vie du port, soit chez Peter, mythique bistrot qui vient de fêter ses 100 ans, soit sur les bateaux, soit sur les quais. La bière est un peu la reine et la taille des verres varie en fonction de la capacité d’absorption du buveur qui est parfois grande !!!
Pour nous qui arrivons, on a presque l’impression d’avoir partagé les aventures des uns et des autres !
Je n’avais pas non plus imaginé me trouver aussi près des baleines…des cachalots et des dauphins.
Si les Açores furent un haut lieu de la pêche à la baleine, c’est aujourd’hui un haut lieu de l’observation de ces énormes cétacés pour lesquels Marc et Pedro aiment faire partager leur passion. L’équipage de Bagatelle en a bien profité. Je leur laisse raconter…
Les vaches, la montagne et les hortensias : dès qu’on quitte le port d’Horta, on grimpe doucement ( mais ici tout est doux !) dans la montagne vers des cratères de volcans dont la forme parfaite est la preuve de leur formation beaucoup plus récente que nos volcans d’Auvergne …
Une partie de l’île est même apparue il y a 60 ans après une éruption sous marine : le paysage est lunaire…
Dans la montagne, les haies ne sont ni végétales ni de pierre sèche, mais essentiellement constituées a perte de vue d’hortensias sauvages ou d’hydrangéas dans des tons de bleu pâle, blanc, mauves. Les haies sont parfois illuminées par un rosier grimpant rouge vif, sauvage lui aussi. Les agapanthes font leur apparition par endroit avec leurs amies les Hémérocalles.
La finale coupe du monde fut un grand moment, même à Horta, dans un bistrot plein à craquer et beaucoup de français réunis. Super ambiance bien arrosée de bière. Puis pot sur les quais avec les bateaux copains. Un grand moment !
Émile : Horta c’était surtout pour moi le rendez vous avec nos copains qu’on avait quittés à Cuba ! Et ce qui est chouette, c’est qu’on s’est en fait encore des nouveaux, même à la dernière étape !!
Brunehilde : L’archipel des Açores est constitué de 8 îles et nous n’aurons pas le temps de toutes les visiter ; il faudra revenir ! Faial, Pico et São Jorge ont bien comme point commun ces magnifiques murs d’hortensias, mais ces 3 îles ont chacune leur charme et des paysages différents : mer et montagne, vaches et piscines naturelles dans la même journée, chaque excursion est un régal !pour les yeux ! Nos oreilles ne sont pas en reste, les puffins cendrés, oiseaux migrateurs, qui viennent nicher aux Açores, se lancent à 22H dans un concert impressionnant :
A écouter:
Fred : La tradition veut que laisser une trace de son passage, dans certains ports, porte bonheur. J’avais expérimenté la chose à Santa Cruz de Tenerife pour Orion d’Alain Bertin, et je trouve cette tradition plutôt plaisante par la variété des styles des couleurs, des représentations. Je suis émerveillé par ce fouillis de dessins maladroits, stylés, fouillés, drôles, colorés, qui sont foulés aux pieds ou accrochés aux digues. Certains sont de véritables œuvres d’art et tous témoignent d’une histoire vécue avec plus ou moins de bonheur. On peut imaginer certaines de ces histoires grâce à certains détails mis en scène, comme autant d’Ex-Votos.
Bien entendu, certains thèmes sont repris, beaucoup faisant appel à la faune rencontrée pendant le périple, et quelques clins d’œils à la faune du plancher des vaches.
Ce que j’ai pu admirer en particulier, ce sont certains dessins très beaux par la simplicité du trait et la sûreté de la main qui les a tracés.
Ce qui m’a ému, c’est de lire les prénoms des équipages et la durée de certains parcours. Et de constater que pour certains de ces longs périples seulement deux prénoms figurent… et d’imaginer ce que sont devenus ces personnes.
Je ne me suis pas lancé dans la recherche du plus ancien dessin identifiable car la règle est aussi celle de la superposition des dessins et des années, témoignage poignant du passage du temps… J’ai cependant essayé de collecter le plus de dessins possible de cette année 2018, celle de Bagatelle et de nos petites pattes.
J’ai retrouvé certains navire fidèles qui reviennent régulièrement, parfois aux même endroit et qui ajoutent soit la date de leur dernier passage à celles des précédents, soit reprennent le même graphisme pour marquer leur nouveau passage. Preuve que l’escale est agréable, utile ou pratique pour un renouvellement d’équipage. Nous aussi, c’est ici qu’on arrive pour partir sur Bagatelle !
Vous êtes tous magnifiquement beaux aux Acores.
A très vite
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