La traversée Lisbonne Porto-Santo (Archipel de Madère) était pour nous un vrai challenge familial : une traversée de 490 milles (pas loin de 1000 kilomètres), dans le grand océan, sans équipier supplémentaire, que nous appréhendions particulièrement (en tout cas certains…). Autant dire que nous avons regardé avec soin la fenêtre météo pour partir dans de bonnes conditions.
Pour le capitaine, c’est toujours un vrai dilemme : choisir une fenêtre météo avec du vent mais pas trop. Il faut du vent car 4 à 5 jours de moteur, c’est très long et pas bon pour la planète, ni pour la santé du moteur. Il n’en faut pas trop non plus pour la bonne tenue de l’équipage !
En plus, une contrainte de taille : être arrivés à Porto Santo pour la journée du 26 septembre: c’est l’anniversaire d’Adrien et je ne sais pas pourquoi, il n’imagine pas fêter son anniversaire en mer !
Nous fixons donc notre départ le vendredi 22 Septembre en milieu de journée. Nous profiterons pendant au moins 24 heures d’un flux de vent de Nord de 20 à 25 Noeuds, qui va progressivement s’atténuer en laissant la place en arrivant sur Madère à une petite bulle anticyclonique (sans vent). Cela nous semble être un bon équilibre entre du vent soutenu au début, mais pas trop longtemps, puis une transition douce jusqu’à Madère.
Les routages annoncent 4 jours de mer.
Le problème avec les fichiers GRIB (fichiers de vent que l’on télécharge), c’est qu’au dessus de 15 noeuds prévus, il y a souvent plus de vent que prévu (parfois un facteur 1,5) et en dessous de 10 noeuds, c’est souvent l’inverse !
Les premières 24 h sont donc musclées avec pas loin de 30 nœuds à certains moments, avec pas mal de mer (et pas mal de mal de mer …).
Dans ces conditions, le pilote automatique peut avoir du mal à tenir la barre et il faut donc que Grégoire s’y colle. Pas facile alors de tout gérer avec Brunehilde pas au mieux, et les enfants qui doivent trouver leurs marques. Il faut pourtant assurer un minimum d’intendance pour que la vie à bord continue.
La satisfaction dans ce genre de conditions difficiles, c’est que le bateau va vite et donc nous prenons de l’avance sur notre tableau de marche. Après 30 heures de route, nous avons 24 milles d’avance.
Puis le vent s’est calmé comme prévu et nous avons pu prendre un rythme normal de quarts partagés, de veille, de sommeil. Finalement, nous avons rapidement eu des conditions plutôt plaisantes. Du vent mais pas trop, pas trop de mer, bref de quoi avoir une vie à peu près normale à bord.
Dans la deuxième partie du trajet, la difficulté était de gérer au mieux la trajectoire pour négocier la bulle anticyclonique proche de l’arrivée et s’éviter au maximum le moteur.
Toutes les configurations de voile de portant ont été testés, voiles en ciseau, spi asymétrique, spi symétrique : un bon entrainement pour les étapes futures…
La pêche était au rendez vous avec une daurade coryphène et une bonite le jour 2 de la traversée et 2 bonites le jour 3 ! De quoi varier les préparations, en ceviche, à la tomate, poêlé etc…
Nous avons bien amélioré la technique de pêche et les scènes à bord sont beaucoup moins gores !
Comme nous avions un peu de temps, les enfants en ont profité pour surnommer les différentes parties du bateau. En voici un florilège :
- Paulette la Trinquette
- Benoit le Genois
- Michel Descort le Pilote (je ne sais pas pourquoi…)
- Clarisse la Drisse
- Bertrand le Safran
- Léon, Gaston, Manon, Jason et Simon les Penons
- Vanille et Petronille les Quilles
- Minch le Winch
- Armel le spi blanc (Spi Britair, ex Armel Le Cleach)
- Jonathan le spi Jaune
Sur la fin, nous devons même un peu ralentir l’allure car je souhaite attendre le levée du soleil pour arriver à Porto Santo le mardi 26 septembre au matin. Nos amis Cathy et Patrick de Marie Louise (rencontrés depuis La Corogne) surveillent notre arrivée à l’AIS et nous attendent gentiment au ponton pour prendre nos amarres !
Au final, nous n’aurons fait que 10 heures de moteur pour gérer au mieux quelques phases de transition sur les 90 heures de la traversée, et nous arrivons avec 4 heures d’avance sur les différents routages: yapluka préparer les bougies pour Adrien !
On vous aime les petites pattes et merci pour ces belles photos et vie à bord. Elles font du bien et nous font bien voyager.
Bisous!
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Excellent article qui a réussi à me donner le mal de mer! Merci
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Bravo à tous pour cette belle traversée !!!!
ps : ils étaient bons les poissons ?
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On a lu avec attention cette première traversée de 4 jours en mer. C’est une petite tradition avant d’aller coucher les filles. Nous avons admiré le barreur de moyenne section. Bon anniversaire à Adrien. On a noté que parfois le bateau pouvait être un peu ch…
On va regarder une nouvelle fois vos vidéos car on adore.
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